Le discours du Président Tebboune trace les contours d'une nouvelle étape pour le secteur
25 octobre 2021
ALGER - Le discours du président de la République, Abdelmadjid Tebboune prononcé dimanche à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire 2021/2022, a tracé les
contours d'une nouvelle étape qui jette les bases d'une justice permettant au magistrat de s'acquitter de ses missions dans de meilleures conditions et où prévaudra la
suprématie de la loi.
À ce propos, le Président Tebboune a affirmé que les changements qu'entend appliquer l'État, notamment pour le secteur de la justice, constituaient "une nouvelle page
jetant les bases d'une justice permettant au magistrat de s'acquitter de ses missions avec impartialité et un haut sens de professionnalisme, en se limitant uniquement à
la loi".
Le Chef de l'État a rappelé, dans ce cadre, les "dispositions inédites" prévues par la Constitution, des articles qui "consacrent l'indépendance du pouvoir judiciaire et
réalisent les aspirations du peuple algérien, de manière à restituer la confiance des citoyens envers la justice", exprimant son attachement à "améliorer la situation
socioéconomique des magistrats".
Et d'afficher son engagement "total" à procurer aux magistrats "toute la protection et leur réunir toutes les conditions leur permettant d'accomplir leurs missions
convenablement et, partant, imposer la force de la loi en tout état de cause".
Le Président Tebboune s'est dit convaincu que "la construction d'un état de droit passe inéluctablement par une justice indépendante à laquelle ont totalement confiance
les membres de la société".
Soulignant la nécessité pour tout un chacun, sans exception et qu’importe sa position au sein de l’État, de respecter les décisions de la justice et de veiller à leur
exécution, le Chef de l’État a rappelé que l’exécution des jugements était "une condition fondamentale et essentielle participant de la souveraineté du peuple", dans la
mesure où, a-t-il dit, "les jugements sont rendus au nom du peuple algérien et traduisent dans les faits l’esprit de la loi et les objectifs voulus par le législateur à
travers des lois votées par les représentants du peuple".
La qualité du travail judiciaire est également tributaire de "l'intérêt devant être accordé à la spécialisation des juges afin d'assurer un traitement efficace des affaires
complexes dont le nombre a augmenté ces dernières années", a ajouté M. Tebboune.
Dans ce sillage, il a souligné la nécessité d'"attacher une importance particulière à la formation spécialisée des juges dans divers domaines, notamment les crimes
économiques, financiers et cybernétiques, l'arbitrage, le commerce international, les techniques bancaires et d'autres domaines qui nécessitent des compétences qui ne
sauraient être acquises sans une formation de base de qualité et une formation continue adaptée aux changements incessants dans ces différents domaines".
Le changement "global et véritable" que le président de la République s'est engagé à opérer dans tous les secteurs de l'Etat se veut, en effet, une "nouvelle page" pour
l'édification d'un "Etat en mesure de relever les défis et de rompre avec les pratiques immorales et criminelles du passé, dominées par le pillage et la corruption qui ont
tout profané, porté préjudice à l'économie nationale et déformé l'action politique, en entrainant la détérioration des relations entre le citoyen et son État".
Le redressement de ces "dangereux dysfonctionnements" nécessite "la moralisation de la vie publique et la poursuite de la lutte, par la loi, contre la dilapidation des
deniers publics, le blanchiment d'argent, le népotisme et le clientélisme ainsi que la consécration de la transparence pour la préservation de l'argent public", a souligné
le Président de la République.
Et de poursuivre "l'État a fermement fait face à de nombreux actes criminels dont les auteurs avaient tenté de glisser le pays vers une ambiance de chaos, de suspicion et
d'inquiétude, notamment à l'ombre de la crise sanitaire due à la propagation de la pandémie", à l'image de "la désinformation, la diffusion des discours de haine, l'usage
des médias pour déstabiliser la sécurité et la stabilité à l'intérieur du pays et les tentatives d'entamer le tissu social".
Le Président Tebboune a souligné, dans ce cadre, l'attachement de l'État à "promulguer une loi pour la lutte contre les spéculateurs qui guettent la moindre occasion pour
augmenter les prix et toucher au pouvoir d'achat du citoyen".
S'adressant aux membres de la corporation de la Justice, le Premier magistrat du pays a relevé que "l'application de ces lois incombe à la magistrature en vue de
garantir la quiétude et la sécurité des citoyens et de leurs biens face à la recrudescence inquiétante de la délinquance et de la criminalité qui portent préjudice à
l'intégrité et à la quiétude de la vie sociale".
Le Président de la République n'a pas manqué de soulever les aspirations du citoyen qui aspire à "une Justice de qualité qui tranche dans ses affaires dans des délais
raisonnables avec des procédures allégées".
Nécessaire révision de la politique carcérale
Pour concrétiser l'efficience escomptée dans le traitement de certaines affaires, le Président Tebboune a mis l'accent sur la nécessité "d'encourager la conciliation à
l'amiable en tant qu'alternative au règlement des contentieux pour alléger le fardeau sur la justice, en évitant les procès longs et couteux".
"La révision de la politique carcérale occupe une place privilégiée dans le processus de réforme de la justice pour avoir un impact positif sur la société",
a-t-il précisé, soulignant que le nombre croissant de la population carcérale grève le budget de l'Etat et n'est pas profitable à la société, ce qui exige de trouver
d'autres solutions plus efficaces, dont l'encouragement des peines alternatives à la peine d'emprisonnement et l'attention nécessaire à accorder à la politique de
réinsertion et à l'aspect préventif.
Concernant la poursuite de la lutte contre les crimes économiques en assurant les conditions idoines aux gérants, le Président Tebboune a rappelé les instructions données
dans ce sens au gouvernement. Des directives "interdisant l'ouverture d'enquêtes sur la base de lettres anonymes, parallèlement à d'autres mesures visant à assurer des
garanties aux responsables locaux en vue de réunir les conditions qui leur permettent de faire preuve d'esprit d'initiative et d'assumer la responsabilité".
"Ces mesures, jusqu'à la révision des lois afférentes, ne portent préjudice ni au pouvoir judiciaire ni au principe d'opportunité des poursuites pénales qui relève de sa
compétence", a-t-il expliqué.
"La réussite du programme de développement et d'investissement dépend de l'efficacité du système judiciaire dans la protection des investisseurs et agents économiques et
de la garantie de la sécurité juridique consacrée dans la Constitution".
Se félicitant des réalisations accomplies dans le secteur de la justice qui aspire à davantage de progrès, le Président de la République a mis l'accent sur "la nécessité
d'asseoir les traditions du dialogue et de la concertation avec les représentants des organisations professionnelles et de poursuivre les réalisations en matière de
développement de ces métiers", soulignant que le "droit de défense est consacré dans la Constitution".