Ouyahia: l'Algérie a toujours été "un pionnier et un bâtisseur actif" de l'unité et de l'intégration de l'Afrique
21 mars 2018
KIGALI- Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé
mercredi depuis la capitale rwandaise, Kigali, où il
représente le président de la République, Abdelaziz
Bouteflika, au sommet extraordinaire de l'Union
africaine (UA), que l'Algérie "a toujours été un
pionnier et un bâtisseur actif de l'unité et de
l'intégration du continent africain".
Depuis sa lutte de libération nationale, "l'Algérie a
toujours été présente, militante et engagée dans toutes
les entreprises destinées à construire l'unité
africaine. De l'historique conférence panafricaine de
Casablanca, aux assises constitutives de l'Union
africaine à Durban, l'Algérie a été un pionnier et un
bâtisseur actif de l'unité et de l'intégration de notre
continent", a souligné M. Ouyahia dans une allocution
prononcée en séance à huis-clos lors de ce sommet
extraordinaire qui a été consacré au lancement officiel
de la Zone de libre échange continentale (ZLEC).
"C'est avec cette même foi dans le destin commun des
peuples africains que l'Algérie aborde la ZLEC qui aura,
sans doute, plusieurs retombées positives", a relevé le
Premier ministre, ajoutant que cette nouvelle
réalisation "consolidera, à travers le continent,
l'efficacité du développement, pierre angulaire de la
paix et de sécurité, et confortera aussi la place et le
poids de l'Afrique dans les négociations sur le commerce
international, un domaine dont les règles ne tiennent
pas toujours compte des intérêts et des droits des
Africains".
La ZLEC ainsi que les protocoles relatifs à la libre
circulation des personnes et au marché unique du
transport aérien en Afrique, seront également, selon M.
Ouyahia, "des avancées marquantes vers la consécration
de la Communauté économique africaine, décidée à Abuja
en 1991".
"Notre foi dans l'unité et l'intégration de notre
continent ainsi que notre grand respect pour notre
famille africaine nous font devoir de relever ici
quelques contraintes nationales et régionales au milieu
desquelles l'Algérie aborde les grandes réalisations
panafricaines auxquelles notre Organisation s'apprête à
donner naissance", a-t-il soutenu.
Il faut observer qu'au niveau national, "notre processus
de développement, mis en route depuis près de deux
décennies par le président de la République, Abdelaziz
Bouteflika, dans la paix et la réconciliation
restaurées, et qui a donné des résultats remarquables,
se voit contrarié depuis 2014 par une brutale chute des
prix des hydrocarbures", a jouté M. Ouyahia, relevant
que la balance des paiements extérieurs de l'Algérie
"fait face à un important déficit récurent depuis trois
années".
Ouyahia a rappelé, dans ce contexte, "les mesures
transitoires de sauvegarde, à portée universelle, mises
en place par l'Algérie et visant à réduire le déficit de
sa balance commerciale et de sa balance des paiements
extérieurs, poursuivre son développement économique et
social et à préserver son indépendance financière".
Au niveau régional, le Premier ministre a évoqué
l'émergence du terrorisme, du crime transnational et de
la migration clandestine qui, a-t-il relevé,
"constituent autant d'entraves à la libre circulation
des personnes".
Face à cette situation, "l'Algérie ne ménage pas ses
efforts et ne compte pas ses moyens pour apporter
directement à ses voisins sahéliens son concours
multiforme à la restauration de la paix et de la
sécurité dans cette région", a-t-il insisté, assurant,
en outre, que l'Algérie "continuera de se prémunir de
l'émigration clandestine illégale en la traitant
toujours avec humanisme et en concertation avec les pays
d'origine".
Pour le Premier ministre, les contraintes régionales et
nationales évoquées "n'atténuent en rien l'enthousiasme
de mon pays à être un signataire original des documents
relatifs à la Zone de libre échange continentale et à la
libération de l'accès au marché de transport aérien en
Afrique".
L'Algérie, tient-il à rassurer, "se joint à ses
nouvelles réalisations, partant de son engagement
panafricaniste consigné dans sa propre Constitution et
adhère à ces avancées, convaincue que celles-ci auront,
à moyen terme, des retombées bénéfiques pour sa propre
économie en phase de consolidation et de diversification
prometteuses, grâce aux multiples atouts dont dispose
mon pays, qui sera demain un acteur significatif des
échanges interafricains".